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Le rôle caché des femmes dans la copie des manuscrits médiévaux
  • Auteur de l'article: Par Rolie Bidas
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Le rôle caché des femmes dans la copie des manuscrits médiévaux
Laurie Henry Longtemps ignorée, la contribution des femmes à la copie des manuscrits médiévaux se révèle bien plus étendue que supposée. L’analyse des colophons atteste d’une présence féminine continue et significative, suggérant l’existence de réseaux scripturaux féminins méconnus et la nécessité de revoir les modèles traditionnels de diffusion du savoir au Moyen Âge. Pendant des siècles, les manuscrits médiévaux ont été perçus comme le fruit exclusif du travail des moines, copistes, reclus dans leurs scriptoria. Cette image, profondément ancrée, a longtemps éclipsé d’autres réalités du monde lettré médiéval. Or, une étude récente menée par une équipe interdisciplinaire de l’Université de Bergen (Norvège) vient bouleverser cette vision. Publiée dans la revue Humanities and Social Sciences Communications, elle révèle que des femmes ont également joué un rôle concret dans la production manuscrite entre 800 et 1626. En analysant près de 24 000 colophons issus de manuscrits conservés dans des collections institutionnelles, les chercheurs ont identifié des centaines de cas attribuables à des scribes féminins. Cette recherche rigoureuse interroge la visibilité des femmes dans l’histoire de l’écrit et oblige à repenser l’organisation sociale et culturelle de la production du savoir au Moyen Âge. Une enquête pionnière sur les colophons Les colophons sont des annotations rédigées par les scribes à la fin des manuscrits. Ils servaient de signature ou de marque de fabrication. Bien que souvent brefs, ces textes peuvent contenir une mine d’informations. On y trouve souvent le nom du copiste, la date et le lieu de copie, l’identité du commanditaire. On peut aussi parfois lire une prière, un commentaire personnel ou une mention d’appartenance religieuse. Ces colophons constituent ainsi un outil précieux pour les chercheurs tentant de reconstituer les conditions de production des manuscrits médiévaux. Dans le cadre de leur étude, les chercheurs de l’Université de Bergen ont utilisé le vaste Catalogue des colophons bénédictins, publié entre 1965 et 1982. Il recense 23 774 colophons issus de manuscrits conservés dans des collections institutionnelles européennes. L’équipe a procédé à une lecture systématique de ces textes, à la recherche d’indicateurs féminins explicites. Ils cherchaient notamment des termes latins comme scriptrix ou soror, ou encore des noms de femmes identifiables. Ce travail a permis d’identifier 254 colophons attribuables sans ambiguïté à des femmes, soit 1,1 % du total. Ce taux modeste reflète un choix méthodologique conservateur. Seuls les cas certains ont été retenus. Or, cette proportion appliquée aux estimations globales de production manuscrite permet de conclure qu’au moins 110 000 manuscrits auraient été copiés par des femmes entre le IXe et le XVIIe siècle. Les femmes : une présence continue, mais invisible L’étude révèle donc une participation féminine constante à la production manuscrite médiévale, bien que largement passée sous silence. Loin de se résumer à quelques scriptoria féminins célèbres, l’activité des femmes s’inscrit dans la durée, sur plusieurs siècles, et dans des contextes variés. L’analyse des colophons montre que des femmes ont copié des manuscrits de manière régulière dès le IXe siècle. Toutefois, leur visibilité reste très limitée dans les sources. À partir du XVe siècle, on observe une nette augmentation des colophons rédigés par des femmes. Cette progression coïncide avec le développement des textes en langues vernaculaires. En d’autres termes, dans les langues locales plutôt qu’en latin. Cette évolution du marché du livre semble avoir ouvert de nouvelles possibilités aux femmes, notamment dans les milieux religieux moins strictement cloîtrés ou dans des cercles lettrés laïques. Mais cette visibilité demeure partielle. De nombreuses femmes copistes n’ont probablement jamais signé leurs travaux, soit par convention, soit par contrainte sociale. Dans d’autres cas, elles ont pu employer des formules neutres ou masculines pour masquer leur identité. Le fait que certains noms apparaissent uniquement en marge ou dans des annotations secondaires empêche leur détection dans les analyses fondées uniquement sur les colophons. Cette invisibilisation n’est pas anodine. Elle reflète des inégalités profondes dans l’accès à la reconnaissance du travail intellectuel. Elle rappelle aussi que les outils actuels de recherche, bien que rigoureux, restent dépendants de la nature et des limites des sources disponibles. Des femmes qui bousculent la recherche historique Les résultats de cette étude forcent les historiens à reconsidérer les circuits de production et de diffusion du savoir au Moyen Âge. En effet, es scriptoria féminins répertoriés, comme celui de l’abbaye de Chelles, restent trop peu nombreux pour expliquer l’ampleur des manuscrits copiés par des femmes. De fait, il existe d’autres lieux de travail, aujourd’hui invisibles ou oubliés. Ces femmes ont peut-être exercé en dehors des structures religieuses classiques. On peut imaginer des ateliers urbains, des maisons bourgeoises ou au sein de petites communautés lettrées. Le modèle traditionnel centré sur les moines-scribes ne suffit plus à rendre compte de la complexité du paysage médiéval de la copie manuscrite. Cela implique une relecture des sources disponibles et l’ouverture à des documents jugés jusqu’ici périphériques. Il devient alors intéressant d'étudier : actes notariés, registres de confréries, inventaires de bibliothèques privées. Illustration dans une homélie du XIIe siècle. On y voit un autoportrait de la scribe et enlumineuse Guda. © Ommundsen, Å. et al., 2025 Ce besoin de réexamen rejoint une autre actualité récente. Les historiens ont redécouvert le rôle actif de femmes au sein même de la papauté médiévale d’Avignon. Des documents exhumés ont révélé qu’elles étaient copistes, traductrices ou notaires, directement impliquées dans le fonctionnement de la curie pontificale. Cette présence féminine dans des sphères de pouvoir, bien que peu visible dans les récits traditionnels, démontre qu’elles occupaient des fonctions intellectuelles essentielles. Ces cas, très éloignés géographiquement et institutionnellement, convergent vers une même constatation. Les femmes ont participé, de manière concrète et parfois décisive, à la transmission écrite du savoir médiéval. Une mémoire manuscrite à préserver et valoriser Sur les quelque 10 millions de manuscrits produits en Occident latin entre le haut Moyen Âge et le début de l’époque moderne, seuls 750 000 ont traversé les siècles. Selon les estimations de l’historien Eltjo Buringh, cela représente une perte de plus de 90 %. En appliquant ce taux à la production féminine estimée, environ 8 000 manuscrits copiés par des femmes seraient encore conservés aujourd’hui. Ces textes, souvent anonymes ou difficilement identifiables, représentent un patrimoine fragile et sous-exploité. Ils offrent pourtant un accès direct à des gestes, des savoir-faire et des contextes de vie qui ont longtemps échappé à l’attention des historiens. Leur étude permettrait d'une part de mieux comprendre les modalités concrètes du travail intellectuel féminin. D'autre part, elle permettrait de faire émerger de nouvelles questions sur la circulation des savoirs, les usages du livre, ou encore les formes de transmission non officielles. Ce travail de redécouverte n’a rien de marginal. Il participe à une réécriture nécessaire de notre mémoire collective, fondée sur des traces précises, documentées et désormais quantifiées. À travers ces manuscrits, c’est une autre cartographie de la culture médiévale qui se dessine plus fidèle à la complexité de son temps. Source : Ommundsen, Å., Conti, A.K., Haaland, Ø.A. et al. “How many medieval and early modern manuscripts were copied by female scribes? A bibliometric analysis based on colophons”. Humanit Soc Sci Commun 12, 346 (2025).  
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Écrire, pour le plaisir: prenez place dans un atelier d'écriture
  • Auteur de l'article: Par Hieroglyphes
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Écrire, pour le plaisir: prenez place dans un atelier d'écriture
Vous avez toujours rêvé d'écrire, mais vous n'avez jamais osé franchir le pas ? Vous vous dites que vous n'avez pas le talent ou l'inspiration nécessaire ? Détrompez-vous ! L'écriture est un art accessible à tous, et un atelier d'écriture peut vous aider à libérer votre créativité et à prendre confiance en vous. Pourquoi rejoindre un atelier d'écriture ? Écrire peut sembler intimidant, surtout lorsqu'on se compare à des auteurs reconnus. Pourtant, l'écriture est avant tout un moyen d'expression personnel, qui permet de donner vie à ses idées et à ses émotions. Un atelier d'écriture offre un cadre bienveillant pour explorer cette voie, en compagnie d'autres passionnés. Développer ses compétences d'écriture Dans un atelier, vous bénéficierez des conseils d'un animateur expérimenté, qui vous aidera à perfectionner votre style et votre technique d'écriture. Vous apprendrez à structurer vos textes, à soigner votre style, à trouver le bon rythme et les bons mots. Grâce aux exercices proposés, vous gagnerez en aisance et en confiance. Trouver son inspiration L'un des principaux défis de la Calligraphie est de surmonter les moments de panne d'inspiration. Dans un atelier, vous serez stimulé par les propositions et les échanges avec les autres participants. Vous découvrirez de nouvelles sources d'inspiration, et apprendrez à puiser dans votre vécu et votre imaginaire. Partager et échanger La Calligraphie peut être un exercice solitaire, mais un atelier vous permettra de sortir de votre bulle. Vous pourrez recevoir retours et encouragements. Ces moments d'échange sont précieux pour progresser et prendre du recul sur votre travail. Comment se déroule un atelier de Calligraphie ? Les ateliers d'écriture se déclinent sous différentes formes, mais suivent généralement une structure similaire. Voici à quoi vous attendre lors de votre première séance. Échauffement et exercices Chaque séance commence souvent par des exercices d'assouplissement, destinés à vous mettre en mouvement. L'animateur vous proposera un thème, une contrainte ou un déclencheur (une image, un objet, un mot...) et vous aurez quelques minutes pour écrire un court texte. Ces exercices permettent de se lancer et de faire travailler son imagination. Lectures et partages Vient ensuite le moment tant attendu : la lecture de vos textes. Chacun son tour, vous lirez à voix haute ce que vous avez écrit. L'animateur et les autres participants réagiront avec bienveillance, en formulant des retours constructifs. C'est l'occasion d'obtenir un regard neuf sur votre travail et de vous enrichir mutuellement. Conseils et approfondissement Après les lectures, l'animateur apportera son expertise pour vous aider à progresser. Il pourra vous donner des pistes d'amélioration, vous conseiller sur des techniques d'écriture, ou vous proposer des exercices complémentaires. Ces échanges vous permettront d'affiner votre style et votre voix d'auteur. Temps libre d'écriture Enfin, la séance se termine souvent par un temps libre d'écriture, où vous pourrez approfondir un texte commencé ou en entamer un nouveau. L'animateur reste présent pour vous guider et répondre à vos questions. Où trouver un atelier d'écriture ? Vous êtes convaincu et vous avez envie de vous lancer ? Bonne nouvelle, les ateliers d'écriture se multiplient un peu partout. Vous en trouverez dans des librairies, des médiathèques, des associations culturelles ou même des cafés. À Hieroglyphes, notre atelier spécialisée dans les arts créatifs, nous organisons régulièrement des ateliers de Calligraphie animés par des auteurs confirmés. C'est l'occasion parfaite pour vous de découvrir l'écriture dans un cadre chaleureux et bienveillant. Alors n'hésitez plus, rejoignez-nous pour une séance de Calligraphie ! Vous verrez, la Calligraphiie peut devenir une véritable source de plaisir et d'épanouissement personnel.
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Découvrez l'encre "Rouge 1670" d'Herbin, une pépite d'histoire à ne pas manquer
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Découvrez l'encre "Rouge 1670" d'Herbin, une pépite d'histoire à ne pas manquer
Depuis 340 ans, la Maison Herbin perpétue l'art de la fabrication d'encres d'exception. Pour célébrer cet anniversaire, la marque légendaire nous propose une encre unique, l'encre "Rouge 1670", qui ravira les amateurs de calligraphie et d'écriture à la plume. L'histoire fascinante de la Maison Herbin Fondée en 1670 à Paris, à deux pas des tours de Notre-Dame, la Société Herbin a su traverser les siècles pour devenir une référence mondiale dans la production d'encres de qualité. Dès le Premier Empire, Napoléon Bonaparte et son fils, le Roi de Rome, utilisaient déjà ces encres réputées. Au cours du 19ème siècle, Herbin a participé aux grandes expositions internationales, comme celle de Londres en 1823, où la société a été médaillée pour l'exceptionnelle qualité de ses encres et de ses cires. Aujourd'hui encore, les encres Herbin sont reconnues dans le monde entier pour leur savoir-faire unique. Une encre d'exception pour les 340 ans de la marque Pour célébrer cet anniversaire historique, Herbin a conçu une encre spécialement dédiée : l'encre "Rouge 1670". Conditionnée dans un flacon en verre de 50 ml, cette encre est idéale pour tous les usages : porte-plume, stylo plume, plume d'oie, calame ou pinceau. Le bouchon du flacon est recouvert d'une cire à cacheter rouge, et un cachet de cire "1670" vient décorer chaque exemplaire, pour une touche d'authenticité et de noblesse. Fabriquée en France, cette encre est un véritable hommage à l'histoire de la Maison Herbin. Les secrets de fabrication de l'encre "Rouge 1670" Comme toutes les encres Herbin, l'encre "Rouge 1670" est le fruit d'un savoir-faire ancestral et d'une exigence de qualité hors-norme. Pour en révéler toute la richesse, quelques gestes simples sont à adopter. Tout d'abord, il est recommandé de "chauffer" le flacon en le serrant entre les mains. Cela permettra de faire ressortir les paillettes scintillantes qui confèrent à cette encre son aspect unique. Ensuite, il est préférable d'utiliser rapidement une pipette pour prélever l'encre. Cela évitera que les paillettes ne se déposent au fond du flacon et permet de conserver une densité homogène tout au long de l'écriture. Enfin, il est important de ne jamais mélanger cette encre "Rouge 1670" avec une autre encre, afin de préserver toutes ses propriétés. Et si vous n'utilisez pas votre stylo pendant quelques jours, pensez à le vider, à nettoyer le convertisseur et à remettre de l'encre fraîche. Une encre aux multiples usages Grâce à sa formulation exceptionnelle, l'encre "Rouge 1670" d'Herbin peut être utilisée avec une grande variété d'instruments d'écriture. Qu'il s'agisse d'un porte-plume, d'un stylo plume, d'une plume d'oie ou même d'un calame ou d'un pinceau, cette encre saura s'adapter à tous vos besoins. Idéale pour la calligraphie, elle permettra de donner vie à vos plus belles créations, avec son rouge profond et ses paillettes scintillantes. Mais elle sera tout aussi performante pour une utilisation quotidienne, dans vos correspondances ou vos notes personnelles. Une encre qui fait rêver Au-delà de ses qualités techniques, l'encre "Rouge 1670" d'Herbin a quelque chose de magique. Elle incarne l'histoire et le savoir-faire d'une maison d'exception, qui a su traverser les siècles pour perpétuer l'art de l'écriture. En choisissant cette encre, vous devenez le dépositaire d'un patrimoine unique. Chaque trait de plume, chaque lettre écrite, devient un lien avec cette longue tradition de l'encre de prestige. Une façon de donner à votre écriture une dimension historique et émotionnelle. Alors n'hésitez plus, laissez-vous tenter par l'encre "Rouge 1670" d'Herbin. Une pépite d'histoire à ne pas manquer pour célébrer avec style les 340 ans de cette maison légendaire.
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Techniques de fabrication du parchemin - l’art à la carte - 2013

Présentation des techniques de fabrication du parchemin par Jean-Pierre et Anne-Marie NICOLINI : l’ébourrage (enlever les poils), l’écharnage (enlever les résidus), le cadrage, l’édossage (mettre de la craie sur la surface de la peau, le ponçage et la découpe finale.

Des réalisations finales sont ensuite présentées : un « volumen » (rouleau de parchemin), un « codex » (livre), un « antiphonaire » (partition de chant grégorien) et même des abats-jours en parchemin !